Nous n’en sommes plus aux spéculations ni aux supputations. Le constat
est là : y-a-t-il un capitaine à bord du paquebot Cameroun ? Le doute
est permis dans un pays où le « guide suprême » est aux abonnés absents
depuis le début de la crise du Covid-19 qui a vu tous les dirigeants du
monde au-devant de la scène pour prendre les rênes de la lutte contre un
virus qui a changé le cours du monde.
Dans cette lutte acharnée et qui se poursuit, un seul homme a manqué à
l’appel de son peuple : Paul Biya, l’homme-lion du Cameroun qui ne s’est
manifesté que par son hologramme.

Dans un monde où la communication n’a plus de frontières, le Cameroun
navigue à contre-courant. Ses dirigeants, embués dans un mensonge
permanent, nous livrent, à coup de communiqués, des nominations dans les
ministères, les ambassades et autres corps de l’État. Toutes ces
nominations sont signées par un chef d’État virtuel, fantôme, invisible
mais omniprésent par des apparitions truquées. En attendant un
hypothétique remaniement du gouvernement avec les mêmes acteurs, la
république continue à saigner.

Le Cameroun, pays éligible parmi les émergents, pourra-t-il tenir ses
engagements alors que son président, mort ou vif, ne peut contrôler ses
collaborateurs plongés dans un nouveau cycle de corruption, de vol et de
désordre ?

Le Covid-19 sévit au Cameroun plus que dans tous les autres pays
africains. Les morts commencent à se compter par centaine et les
chiffres officiels sont trompeurs. Ils cachent une réalité effroyable.
La misère sociale remet en cause tous les projets et les espérances des
citoyens qui ne verront pas leurs conditions de vie s’améliorer. A la
crise sanitaire va s’ajouter la crise économique dans un pays très
fragilisé.  Tous les indicateurs économiques sont au rouge. Seuls les
hommes du pouvoir, frappés de cécité et d’irresponsabilité feignent
d’ignorer la catastrophe qui va s’installer durablement.

L’équipe en place sait que le glas a sonné pour elle. Elle s’active,
face à un président moribond, à dépecer un Cameroun déjà exsangue. Mais
le mensonge permanent de l’équipe dirigeante est confronté à la
vigilance d’une opposition qui ne désarme pas. Elle veille à étayer les
contradictions d’un pouvoir aux abois et qui continue à pousser le pays
dans les abîmes. Le patriotisme, sous d’autres cieux, aurait conduit des
dirigeants responsables à livrer leurs tabliers pour une nouvelle
équipe. Mais, dans un environnement plombé, dirigé par des jusqu’aux
boutistes, la raison et la fierté n’ont plus de sens. Si le bateau
coule, nous couleront tous. En d’autres termes, cette philosophie nous
présente un concept réducteur de ceux qui manquent de vision à long
terme : après moi le déluge.
Le monde ne s’en portera que mieux. Le Cameroun mérite un chef
omniprésent, au combat et maitre de l’initiative. Il ne peut
éternellement être dirigé par une équipe de sicaires dont l’horizon est
bouché.

L’alternance politique dans les urnes reste la seule issue pour sortir
le pays du chaos qui se profile. Le Cameroun ne peut être dirigé à coup
de décrets dont on ignore la source. Un président absent ou moribond,
soutenu par les multinationales étrangères, ne peut s’éterniser au
pouvoir. Il doit passer la main et appuyer un transfert de pouvoir
pacifique avec une opposition responsable. A ce niveau, la solidarité
des camerounais est une arme qui défiera les passations de pouvoir de
gré à gré en Afrique francophone que nous connaissons depuis les
indépendances. Ces méthodes sont révolues. L’Afrique a besoin de
s’émanciper. L’Afrique francophone est la principale victime de ces «
arrangements » qui pénalisent, depuis les indépendances truquées, la
souveraineté des États.
Nous ne pouvons plus tolérer les immiscions des forces exogènes dans le
choix de nos dirigeants. C’est pourquoi, aujourd’hui, le Cameroun a
besoin d’un homme neuf. Maurice Kamto est celui-là.

L’alternance politique et démocratique est un processus qui verra
émerger une nouvelle équipe avec un vrai projet : le développement du
Cameroun avec tous ses enfants.

Ce développement inclusif ne saurait ignorer les tares laissées par la
vieille équipe. La nouvelle équipe devrait être vigilante pour un
changement radical de la gestion des biens publiques et des personnes.
Nous avons ici l’opportunité de choisir librement un homme qui n’est pas
le premier choix de l’oligarchie française.

Maurice Kamto incarne aujourd’hui cet idéal d’espoir, cette belle folie
qui alimente nos rêves pour un futur meilleur et de liberté.

Par Michel Lobé Étamé
Journaliste

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