L’homme noir a souvent été décrit par les « suprémacistes » blancs comme un être inférieur, qui n’est jamais rentré dans le train de la modernité, du progrès scientifique et donc social. Se priver volontairement d’une vie et aussi une fin de vie décentes, grâce aux progrès de la médecine, n’éloigne pas le “nègre ” de l’animal.

L’Exotisme sanitaire des gardiens africains de la colonisation occidentale

Il y’a quelques jours, un fidèle ami du chef de l’État est décédé récemment non pas au Cameroun, mais en Suisse. Ce n’est ni le premier ni le dernier de cette longue liste macabre qui met en lumière le système de santé moribond d’un pays volontairement en ruine.

Il s’agit donc d’une énième nouvelle nécrologique d’une longue liste de cadavres à rapatrier au Cameroun, bien évidemment aux frais du pauvre contribuable d’un pays qui n’offre que précarité et misère à ses filles et fils. Nul besoin de vous dire que le rapatriement d’un corps coûte au minimum 10 000 euros (soit 6 550 000 Fcfa).

Et l’ardoise ne se limite pas à cette dépense qu’on qualifierait de détournement de deniers publics si on était dans un pays à gouvernance vertueuse. 

En effet, pour mourir dans un hôpital européen, il faut s’y rendre et s’y soigner ou du moins y recevoir des soins.  Comptez au minimum 20 000 euros (13 000 000 Fcfa), voir le quintuple si l’état morbide du patient justifie une prise en charge en soins intensifs ou en réanimation. 

Souvent le contribuable camerounais n’est pas verni et passe davantage à la caisse à cause des caprices des hommes du pouvoir.   

Ces ô combien illustres malades ne méritant pas souiller leurs corps dans les hôpitaux -mouroirs camerounais, préfèrent aller crever au fameux hôpital américain de Paris.  Cet hôpital-hôtel 6 étoiles n’a d’hôpital que son nom.  En fait on n’y soigne personne mais y heberge les prévaricateurs du monde entier. Principalement les emirs du golf et les bandits africains atteint du virus de la kleptomanie qui n’ont hérité du colon que son côté sombre, en pire. 

Aucun français normal ne se soigne d’ailleurs dans cet hôtel-hôpital américain. N’y cherchez jamais les statistiques du taux de mortalité, on frise le 0%. Comment est-ce possible ?  Très simple : dès que les médecins-hôteliers de ce palace perçoivent une dégradation mortifère de votre état de santé, vous êtes illico transférez dans un vrai hôpital. Ce dernier, en plus de ne pouvoir rentrer dans ses frais après que vous ayez été dépouillé chez l’américain de Paris, doit vous compter dans ses statistiques macabres. 

Je ne parle même pas du tourisme médical de bobologie de nos dirigeants, à l’instar de l’ex-ministre de la santé qui s’en alla soigner un doigt de sa main gauche en Suisse. 

Se servir et non servir son peuple

 Les dépenses annuelles des soins à l’étranger de nos illustres appelés (à nous servir et non à se servir) dépassent de loin le budget global en santé publique de tout le pays qui est de 4,1% du produit intérieur brut (PIB).  Une vraie calamité, voir un scandale, dans un pays qui a décidé de tordre le cou à ses engagements d’Abuja (Nigeria) où chaque pays africain c’était obligé à consacrer au moins 15% de son budget aux dépenses de santé. Le Cameroun est donc un très mauvais élève en la matière, un cancre. D’où son très mauvais classement en termes d’indice de développement humain (IDH). Ce marqueur de qualité de vie est basé sur le niveau économique (produit intérieur brut), sanitaire (taux de mortalité à la naissance) et d’éducation (taux de scolarité convenable des personnes de plus de 15 ans).

 Malheureusement le pays de l’homme-lion occupe la triste 153è place sur 187 pays dans le monde, 26è sur 55 nations africaines.  Le Gabon, la république du Congo, la Guinée équatoriale et Sao Tomé et Principe nous ont imposé la mauvaise 5è place sur 8 pays de la sous-région la plus minable du continent le plus sous-développé de la planète. Il est important de rappeler que nous de devançons que des pays durablement en guerre comme la RDC, le Tchad et la république centre Africaine. Autrement dit, l’équato-guinéen est plus heureux que le camerounais, malgré les “grandes opportunités” après les “grandes ambitions” puis “grandes réalisations“.  Des slogans pompeux, inventés par un genre très atypique d’intellectuels. Ces pseudo-professeurs aux parchemins qui ne valent point un kopek que l’instant d’une soutenance de thèses bricolées, souvent faites de plagiats grotesques. 

Comme si mourir à plus de 80 ans était un parjure, l’argent dépensé pour faire semblant de soigner une poignée d’octogénaires à l’étranger construirait un vrai hôpital par région.  Des hôpitaux modernes et non ces auberges de futurs cadavres appelés pompeusement hôpitaux de références aux pharmacies à étagères vides, où 4 malades sur 5 sortent des services de réanimation directement pour la morgue. 

Le problème des soins à l’étranger a été définitivement résolu dans certains pays de l’Afrique subsaharienne dont le Rwanda.  Le Président TALON du Bénin a au moins le mérite d’évoquer le sujet avec la volonté d’y parvenir à court termes. Être Président d’un pays sans jamais y avoir recu la moindre perfusion en plus de 36 ans de pouvoir est problématique et témoigne d’une vision anti-patriotique de sa gouvernance. Cela n’en fait pas un grand homme d’état et donc pas un grand destin (dans le sens des Nelson Mandela, Thomas Sankara et autres Patrice Lumumba) comme en a fait la propagande un journaliste d’un média privé, dans une “tribune de l’histoire ” rappelant à souhait la télévision zaïroise de l’homme-Dieu Mobutu Seseseko.

            Le cas du président gabonais, soignant un AVC en Arabie Saoudite et une convalescence au Maroc, est un autre exemple de ce que l’homme noire, le “nègre” comme nous appellent plusieurs peuples occidentaux, est un être humain de seconde zone. Une sorte d’homo sapiens bizarre qui n’aime pas son frère, son voisin, son peuple.  Un type franchement barbare qui maintient dans la misère un pays plus riche que n’importe quel pays du golfe ou européen. Un méchant type qui n’a pas hésité à initier et nourrir la traite négrière. Un sous-homme qui n’est jamais ” (…) rentré dans l’histoire (…) ” comme l’a à juste titre rappelé Nicolas Sarkozy dans son fameux discours de Dakar.  Propos vrais que de faux panafricanistes à l’autocritique à fleur de peau, faisant le lit d’un déni pathologique de la bêtise du nègre, ont vite fait de dénoncer. Voici le portrait-robot du nègre. Ce nègre qui pourtant aime le beau, la modernité, sait apprécier les avancées scientifiques ; tant que cela ne profite pas à son peuple. Faut le voir s’émerveiller dans les hôpitaux européens, souvent soigné par ses frères africains qui s’entendent claironner le même disque rayé ” pourquoi tu ne rentres pas au pays (…) “. Un vrai traquenard le retour dans ces ” pays de merde ” selon Donald Trump. 

Certains diront que la couverture santé universelle (CSU) est un début de solution. Ce qui est faux.  Accueillir tout malade dans un centre de santé fût-il nommé à tort hôpital de référence n’implique pas mécaniquement sa prise en charge décente. Pour ce faire, il faut des prérequis : (1) plateau technique adéquat couplé à une maintenance régulière, (2) personnel qualifié car formé dans de bonnes facultés de médecine inexistantes au Cameroun, (3) maîtrise des dépenses dans un pays profondément malade de sa gouvernance désaxée. 

Dans tous les cas, culturellement, les riches ne se soignent pas avec les pauvres au Cameroun, au contraire de tous les pays normaux. Donc nous devons nous accommoder des annonces nécrologiques venues de l’Europe, malheureusement.

A moins que la rue africaine impose à l’occident de « blacklister » tous les dirigeants africains, leurs interdisant l’accès aux soins (c’est-à-dire aux hôpitaux) dans ces pays.  Ne pas pouvoir se soigner à l’étranger obligerait ces mécréants en col blanc à développer localement une politique de santé publique efficiente dont le slogan “santé pour tous” ne serait plus un leurre, un énième slogan pompeux, mais une réalité. 

 

Pr Aimé Bonny

Cardiologue 

Université de Douala -Cameroun

 

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