L’occident ne manque pas de génie. Mais l’intelligence est universelle et n’est le panache d’aucune communauté. Il est donc logique que les africains fassent de plus en plus preuve d’ingéniosité et de discernement pour échapper aux pièges tendus par nos partenaires. Ainsi, doté d’un nouveau vocabulaire qui s’enrichit à merveille, voilà l’Afrique confrontée au multilatéralisme.

A bien voir de près, comment définissons-nous ce nouvel outil qui nous est présenté comme l’unique solution pour lutter contre le terrorisme qui sévit actuellement dans nos pays ? La priorité de l’Afrique n’est-elle plus le développement économique pour mettre fin à l’exode vers l’Europe en créant localement des richesses ? Le multilatéralisme a quelque chose en commun avec la CPI (Cour Pénale Internationale) car cette juridiction a été honnie par les USA et elle porte atteinte à la souveraineté des États. C’est un autre piège à cons qui va encore mobiliser les maigres ressources de l’Afrique qui devrait gérer elle-même ses conflits.

Le but recherché par le multilatéralisme n’est pas innocent et ne saurait défendre les intérêts de l’Afrique. L’Afrique doit se protéger elle-même. Elle a les moyens pour y parvenir. Nos partenaires occidentaux, généreux à souhait, ne peuvent nous garantir une paix durable sans une contrepartie qui nous saigne. Les conséquences sont désastreuses pour nos économies, notre sécurité et surtout pour nos libertés si chères. Ainsi, l’Afrique aux frontières poreuses devrait faciliter l’installation des bases militaires sur son sol. Elle devrait acheter du matériel militaire à ses partenaires qui garantiraient la formation de ses troupes.

Mais revenons à notre fameux néologisme qui est le multilatéralisme. Il est défini comme une attitude politique qui privilégie le règlement multilatéral des problèmes mondiaux. Nous pouvons dès lors nous interroger sur le refus catégorique des Etats-Unis d’Amérique d’adhérer à ce nouveau piège tendu par les européens. Pouvons-nous rappeler que les Etats-Unis d’Amérique ont eu la même attitude à l’égard de la fameuse CPI où ils n’ont jamais adhéré ? 

La position ferme et irrévocable des Etats-Unis aurait pourtant dû inspirer l’Afrique à éviter cet attrape-nigaud qu’est la CPI où vient s’ajouter aujourd’hui le multilatéralisme qui bafoue la souveraineté des États et dont les dépensent militaires vont plomber le développement économique du continent. L’Afrique devrait auto-gérer elle-même ses armées contre les bandits jihadistes équipés par les armes occidentales.

En acceptant « volontairement » cette nouvelle forme de partenariat imposée, nos économies sont soumises au dictat occidental déjà bien implanté.  

La 6ème édition du Forum de Dakar sur le thème « Paix et sécurité en Afrique : les défis actuels du multilatéralisme » constituent un nouveau vaudeville qui s’inscrira dans la droite lignée de l’embrigadement des pays africains par l’Occident.  

Penser l’Afrique, c’est être jaloux de sa liberté et de sa souveraineté. Ce n’est pas le cas avec tous ces organismes concoctés par l’Occident pour assoir leur domination et l’asservissement de l’Afrique tels que l’ONU, le FMI, la Banque Mondiale, le franc CFA, la CPI et maintenant le Multilatéralisme. 

Les bases militaires occidentales implantées en Afrique disposent de matériels très sophistiqués en relation avec les satellites au-dessus de nos têtes. Ces derniers devraient détecter tous les mouvements des jihadistes dans le sahel et prévenir les embuscades. Or, à ce jour, les pertes humaines des militaires loyalistes sont énormes. À quoi servent alors les bases militaires et les satellites ?
 
 
Par Michel Lobé Etamé
Journaliste

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