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Quand le rapport mondial de la santé pointe les inégalités abyssales de traitement face à la Covid-19


Les organisations mondiales reconnues par tous les états membres de l’ONU ont pris pour habitude de présenter un bilan annuel de leurs activités. C’est le cas de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dont les conclusions sont sans équivoque en cette fin d’année : La pandémie a révélé un monde « inégal, divisé et irresponsable ».
Ce rapport émane du « Global Preparedness Motoring Board (GPMB), un organisme créé par la Banque Mondiale et l’OMS. Que dit globalement le rapport ? Il révèle les inégalités abyssales dans le traitement de la Covid-19 à travers le monde.
Certes, les progrès scientifiques contre la Covid-19 ont été spectaculaires, en particulier la vitesse de développement des vaccins. Mais les variants imprévisibles continuent à causer de nombreuses pertes humaines. La lutte contre la Covid-19 ne connait pas de répit
La situation est alarmante dans les pays pauvres. L’Afrique reste le seul continent dont la situation est préoccupante. A ce jour, elle n’a vacciné que 4% de sa population alors que près de 90% des pays prospères ont vacciné un peu plus de 71% de leurs populations.
Ces chiffres sont inquiétants et révèle le fossé qui ne cesse de se creuser entre les pays riches et les pays pauvres en matière de soins et d’éducation.
Le cri d’alarme de la patronne de l’OMS, Ngozy Okonio-Iweala
L’OMS, par la voix de sa patronne a lancé un cri d’alarme face aux inégalités des soins et à l’égoïsme des pays riches qui se sont royalement servis. Pour elle, ces millions de décès dus à la pandémie ne sont « ni normaux ni acceptables ». Et elle conclut en ces termes : « Malheureusement, il y a peu de preuves que nous tirons les bonnes leçons de cette pandémie ».
Le monde civilisé perd ici l’occasion de tirer des leçons et ne ressent aucune honte face à la tragédie en cours. Les pays pauvres doivent faire face à la raréfaction des vaccins et à la pénurie dévastatrice d’oxygène.
Le front du refus de la levée des brevets sur les vaccins anti-Covid s’est organisé
Pour faire face aux inégalités criardes des vaccinations contre la Covid-19, certains pays ont demandé, sous l’égide du GPMB qui est une cellule de l’OMS, la levée des brevets sur les vaccins anti-Covid-19. Depuis deux ans, le monde est confronté à une pandémie qui ne cesse de se propager et que nous n’arrivons pas à maîtriser. Les confinements, le port du masque obligatoire et les vaccinations montrent leurs limites. La pandémie est toujours là et elle nous nargue avec ses variants.
Cependant, les pays riches ne l’entendent pas de cette oreille. Ils refusent de céder les brevets pour une production des vaccins dans certains pays disposant de structures de productions intensives tels que l’Inde, l’Afrique du Sud, le Nigéria, l’Indonésie, etc. Les grands laboratoires ne veulent rien céder. Ils sont soutenus par l’Allemagne et la Suisse. Les raisons invoquées sont drastiquement égoïstes car ils craignent que cela créé un précédent et nuise à la recherche.
Toute honte bue, les grands laboratoires pharmaceutiques ne sont pas disposés à céder leurs brevets. Ils jouissent de la caution des pays riches et engrangent des bénéfices records que les actionnaires affichent sans vergogne.
Les Etats-Unis d’Amériques se sont dit favorables au mois de mai, à la suspension du droit de propriété intellectuelle sur les vaccins contre la Covid-19. Mais cette position timide et sans injonction ne saurait entamer le refus des grands laboratoires.
La situation est claire. Les pays pauvres ne doivent compter que sur eux-mêmes. Ont-ils les moyens pour investir dans la recherche et développement ? Leurs préoccupations actuelles sont bien focalisées : l’éducation, la production agricole, le logement, les infrastructures, etc.
L’Afrique ne peut s’appuyer sur les pays riches pour survivre à la pandémie en cours. Elle ne peut non plus attendre la production des versions génériques anti-Covid-19 pour soigner une maladie qui n’arrête pas de se propager avec des variants imprévisibles. Combien de morts faudra-t-il pour que les maîtres du monde globalisé prennent leurs responsabilités ?

Par Michel Lobé Étamé
Journaliste Indépendant

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