L’ex-président ivoirien Henri Konan Bédié, 86 ans, a annoncé ce samedi 20 juin qu’il serait candidat à l’investiture de son parti pour l’élection présidentielle du 31 octobre. 

Henri Konan Bédié est officiellement candidat à l’élection présidentielle. L’ex-chef d’Etat ivoirien, 86 ans, l’a annoncé ce samedi 20 juin à Abidjan lors d’une cérémonie du PDCI l’exhortant officiellement à se présenter lors de la convention d’investiture du candidat pour le parti en fin juillet. Une convention pour laquelle aucune autre candidature n’a été déposée pour l’instant.

« Je ferai don de ma personne », a déclaré l’ancien chef d’Etat, demandant aux responsables du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) réunis chez lui à Abidjan de mobiliser les militants pour lui « assurer une victoire éclatante » lors de la convention d’investiture le 26 juillet.

Un faux suspense

Leader incontesté du PDCI, Henri Konan Bédié, met ainsi fin à un faux suspense en répondant à un appel des responsables du parti, lui demandant « avec insistance », « de faire acte de candidature à la convention de désignation du candidat ».

L’un des principaux responsables du parti, Jean-Louis

Billon, qui était présenté comme un candidat possible, a annoncé son retrait en faveur de Henri Konan Bédié. Le PDCI désignera son candidat à la présidentielle prévue le 31 octobre lors d’une « convention éclatée », pour cause de coronavirus, les 25 et 26 juillet. La date limite pour le dépôt des candidatures est le 31 juillet.

Avec Henri Konan Bédié dans la course, les chances que les challengers se multiplient sont minces, rapporte notre correspondant à Abidjan, Sidy Yansané. On saura à l’issue de cette convention si c’est bien le Sphinx de Daoukro qui affrontera Amadou Gon Coulibaly, actuel Premier ministre et candidat du RHDP, le parti au pouvoir. Il se trouve actuellement en France depuis le début du mois de mai en raison de problèmes cardiaques.

« Des signes précurseurs »

Mais cette annonce n’est pas une grande surprise, selon l’analyste politique Sylvain N’Guessan, directeur de l’Institut de stratégies d’Abidjan. Il estime que certains « signes précurseurs » laissaient envisager une candidature d’Henri Konan Bédié à l’investiture du PDCI. « Les hauts cadres du PDCI qui avaient rejoint le RHDP en 2018 disaient que le président du PDCI ne voulait pas passer le relai à la génération suivante et qu’ils ne voyaient donc pas d’avenir dans leur formation politique. »

Le chercheur pointe par ailleurs qu’aucune jeune figure du parti n’a émergé ou n’a pu s’imposer. « Tout ce temps, aucun jeune cadre du PDCI n’a pu lever la tête. Lors des grands rassemblements, des meetings, les réunions du bureau politique, c’était toujours le président Bédié qui parlait, seul. Il ne passait pratiquement pas la parole, il ne déléguait pas et donc il ne tenait pas à faire connaître un jeune leader. »

Pour sa part, le Front populaire ivoirien n’a pas encore fait connaître sa position pour la présidentielle. Mais le FPI pro-Gbagbo a créé avec le PDCI une plateforme de collaboration en vue de l’élection d’octobre. Et selon Sylvan N’Guessan, cette candidature pourrait s’avérer être un atout pour le FPI.

La candidature de M. Bédié pourrait vraiment arranger le FPI. En cas de victoire du président Bédié, à 86 ans, il ne pourrait pas être au devant des dossiers chauds, on imagine que ce serait un poste honorifique pour lui, et donc les dossiers stratégiques seront traités probablement par le vice-président qui, dans un tel contexte, pourrait être issu du FPI. Sylvain N’Guessan

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