Alors que le dialogue national imposé à Paul Biya par la communauté internationale a laissé tout le monde à sa faim, l’opposition politique au Cameroun n’a pas su saisir cette opportunité pour réfléchir et proposer un scénario commun de gouvernance.

L’opposition, ou ce qu’il en reste, est entrée dans une lutte fratricide où elle s’entre-déchire. La principale victime de cette cabale effrontée est Maurice Kamto. Le lot d’insultes que ce dernier reçoit amène en première analyse à retenir une hypothèse : le régime, comme à l’accoutumée, a déclenché une communication erratique qui crée un climat anxiogène.

Du point de vue moral, cette diatribe savamment orchestrée est à contre-courant du rôle d’une opposition qui se veut sereine, aguerrie et combative. Les querelles de clochers des opposants au régime confortent ainsi l’exécutif à agir en dehors des institutions.
 
Quelle crédibilité accorder à tous ces détracteurs qui vont des plateaux de télévision aux réseaux sociaux cracher leur venin sur un homme dont le silence est l’ultime réponse ? Ressaisissons-nous. Pour la stabilité de notre pays, nous devons nous soumettre aux épreuves de la vie et réfléchir aux réponses à apporter à nos maux communs : la paresse, la corruption, le tribalisme, la jalousie gratuite, l’insécurité, la pauvreté, la corruption, etc.

Ces maux ont connu un développement spectaculaire depuis l’avènement de Paul Biya aux affaires. N’est-il donc pas temps de faire un diagnostic approfondi de toutes nos errances ? Nous ne pouvons douter un seul instant de la responsabilité de chacun. Mais nos femmes et nos hommes au pouvoir n’ont pas pu changer de trajectoire et répondre aux défis technologiques et économiques de la globalisation. Nous portons tous la responsabilité des échecs successifs qui piétinent nos espoirs, nos ambitions et nos rêves.

Ces opposants auto-proclamés qui crachent sur un des leurs se trompent de combat et d’adversaire. Jeter l’opprobre sur un homme qui a choisi de combattre la chienlit qui appauvrit l’esprit de liberté et de créativité du Cameroun est une lourde faute et une hérésie qu’il faudrait dénoncer. 

Les réseaux sociaux, supports indéniables de Paul Biya, s’activent à briser toutes les contestations pour un climat politique uniforme. Des mariages contre nature se font au grand jour à l’approche d’un double scrutin électoral. L’honneur, la fierté et la hauteur d’esprit s’effacent au profit des alliances morbides qui sentent la puanteur. Le comportement haineux des prétendus opposants envers Maurice Kamto frise une mise en abîme stérile.

Pour un front uni

Quelle crédibilité accorder à une opposition qui se déchire au lieu de combattre un adversaire commun ? Cette opposition est-elle constituée d’opportunistes, d’affamés, de mendiants et de bénis oui-oui ? Si c’est le cas, Paul Biya est amené à poursuivre son long et ténébreux règne dans un pays en décomposition avancée.

Un autre point devait aussi retenir notre attention : la cacophonie ambiante des opposants est une bouffée d’oxygène pour le pouvoir en place qui charge les affamés des premières heures à briser toutes les ambitions et les velléités de changement. Et c’est ici que s’applique le mieux le vieil adage « Diviser pour mieux régner ».

La campagne de calomnie, l’incurie administrative, la dérobade de quelques-uns et les alliances en cours ne pourront présager d’un avenir meilleur dans un pays en décomposition avancée.   

L’opposition camerounaise serait-elle à la recherche d’un mouton à cinq pattes ? Soyons sérieux ! Ne nous trompons pas d’adversaire. Seul un front uni de l’opposition garantirait sa survie et sa crédibilité.

 Par Michel Lobé Etamé
Journaliste

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