Face à la propagation rapide du coronavirus et aux mesures prises par le gouvernement, l’économie camerounaise subit de plein fouet les affres d’un système abonné aux perfusions et aux placébos. Les mesures de confinement et la fermeture des frontières suffiraient-elles à rassurer une population que le doute envahit ? Là est le grand dilemme. Une chose est sûre : aux grands maux, les grands remèdes.
 
Le Cameroun est-il prêt à prendre ses responsabilités ? Le personnel médical dispose -t-il de moyens matériels ? Il convient ici, dans un premier temps, de prendre la mesure de la pandémie et d’évaluer les risques majeurs sur une population démunie et ses conséquences sur une économie chancelante.
 
Le coronavirus est une pandémie qui n’épargne personne dans notre monde globalisé. Ce constat devrait nous éclairer sur la gravité de la situation. Nul n’est à l’abri. Les fake news qui alimentent nos téléphones portables ajoutent à la confusion. Le citoyen est mal informé et les 13 mesures du gouvernement pour la prévention contre le COVID-19 n’éclairent pas assez les populations enclavées dans les campagnes.
 
L’atterrissage du vol d’Air France en provenance de Roissy a montré les failles du système. Les passagers ont été livrés à eux-mêmes avec le risque de contaminer à grande échelle un environnement précaire et mal préparé. Leur confinement dans des hôtels de fortune où le personnel de santé n’intervient guère risque de créer de nouveaux foyers de contamination.
 
La panique s’installe. Il faut pourtant prendre le taureau par les cornes. C’est-à-dire que l’heure n’est plus à la prière dans les églises et les mosquées, mais à l’action. L’État Providence qui a déjà du mal à boucler son budget ne pourra apporter seul des solutions. La société civile, les ONG et la population sont concernées pour rationaliser la crise en cours. 
 
Arrêter toutes les formes de spéculation
 
La pénurie des médicaments antiviraux va se faire ressentir à très court terme. Quelles sont les mesures préventives ? Le personnel médical est-il réquisitionné ? Quelles sont les priorités ? Les médicaments feront-ils défaut ?
 
Toutes ces questions qui foisonnent en nous doivent être débattues à tous les niveaux. En effet, il faut enfin sortir de notre léthargie ambiante pour vaincre un mal difficilement contrôlable.
 
Face à la pénurie des médicaments, la population devra affronter d’autres défis. En effet, les commerçants peu scrupuleux vont procéder à la valse des prix des produits de premières nécessités. La vigilance des autorités doit être exemplaire. Aucune spéculation ne doit être tolérée.
 
Faire preuve de civisme et de responsabilité
 
La guerre contre le COVID-19 est un combat qui nous engage tous. Elle doit se dérouler dans un climat serein et apaisé. Certes, l’État est aux premières loges. Mais c’est aussi l’occasion d’apprécier les actes nationalises des « bienfaiteurs » et de tous ceux qui ont une dette morale dans un pays qu’ils ont saigné. Nous devons être unis pour combattre cette pandémie. Nous devons aussi assister les pouvoir publics démunis pour un combat commun. Les actions sanitaires ne suffiront pas freiner la propagation du coronavirus. Il faut une organisation des différents corps de la santé, de la sécurité, de la distribution des médicaments et des produits alimentaires. 
 
Et si le coronavirus est une opportunité à saisir pour la paix au Cameroun ? Certaines nations ont vu leur population s’unir pour combattre un mal commun. Vaincre ensemble le coronavirus rapprocherait aussi la nation toute entière pour mettre fin à une guerre fratricide.  
 
En effet, nous devons, d’ores et déjà penser à l’après COVID-19 qui va pénaliser notre économie très fortement déficitaire. Les déficits budgétaires vont partout se creuser. Nul n’est en mesure de les chiffrer.
 
Avec une population frappée par le chômage, la maladie et la mauvaise gouvernance, le COVID-19 est perçu comme une fatalité. Il faut pourtant relever ce défi planétaire. C’est le devoir de tous les camerounais pour éviter une psychose qui se dessine à l’horizon et qui va pousser la population à faire massivement des provisions. 
 
 
Par Michel Lobé Étamé
Journaliste

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