III- Tous les sexes et toutes les tranches d’âge sont concernés par ce problème Mais les plus concernés sont les femmes car ce sont les personnes les plus vulnérables dans toutes ces situations de grande pauvreté. L’esclavage moderne pour l’OIT, c’est 70% de femmes et 30% d’hommes car évidemment si on compte le mariage servile, cela ne concerne que des femmes, mais dès qu’on rentre dans des catégories comme des pêcheries, l’agriculture, les mines, les produits manufacturés, la construction, on trouve majoritairement des hommes. Concernant les enfants, 152 millions d’entre eux travaillent dans le monde, mais tous ne font pas un travail d’esclave. L’OIT considère qu’il y a 10 millions d’enfants qui sont en situation d’esclavage et de travail forcé, dont près la moitié se trouve dans des systèmes d’exploitation sexuelle, de pédopornographie ou de prostitution. Les autres étant soit des enfants qui travaillent dans des mines ou à des tâches domestiques comme ceux qu’on appelle « les Restavek » en Haïti ou les « petites bonnes» au Maroc qui relèvent de situations d’esclavage domestique. IV- Tous les continents sont touchés C’est un phénomène absolument mondial, que l’on trouve sur tous les continents et qui est plutôt invisible. Il faut vraiment se pencher dessus pour le voir. Ainsi à part des événements comme la catastrophe du Rana Plaza, le 29 avril 2013 à Dacca au Bangladesh, qui avait fait 1135 morts et un millier de blessés. Cette fabrique de vêtements au Bangladesh, qui sous-traitait pour des marques européennes, s’était effondrée sur ses ouvriers, révélant au monde les conditions de travail épouvantable de ses employés. Que sait-on. des pêcheries en Thaïlande ou des fabriques de téléphones portables en Chine par exemple, où les gens travaillent 24h sur 24 dans des énormes complexes avec des salaires de misère, pour le compt de multinationales comme Apple? Très peu de chose, sauf que cela a touché approximativement 89 millions de personnes en quatre ans, ce qui est un chiffre gigantesque. V- La prévention et la condamnation de l’esclavage moderne Après plusieurs procès et des condamnations devant la Cour européenne des droits de l’homme, la France a dû se doter d’une législation et a introduit l’esclavage, la servitude et le travail forcé dans le Code pénal où il ne figurait pas, puisque c’était considéré comme aboli. Dans le monde, il y a eu des avancées dans un certain nombre de pays, du moins dans les pays développés. Il y a eu des positions de l’ONU, du Conseil de l’Europe, de l’Union européenne qui a aussi pris des mesures pour l’Europe; la Grande-Bretagne essaye de faire bouger les choses au sein du Commonwealth pour avoir une lutte coordonnée sur l’esclavage moderne. Tout le problème réside encore dans l’application de ces texte. En effet le plus important c’est l’identification des victimes, la prévention de ces faits, et le repérage des auteurs de ces faits et pour cela les solutions ne sont pas encore efficaces. VI- Solutions encore loin d’être toutes efficaces, notamment pour l’esclavage des migrants, en raison de la longue chaîne des responsabilités, puis de l’inaction relative de la communauté internationale et des gouvernements des pays de départ (particulièrement en Afrique) Sylvie O’Dy, présidente du Comité contre l’esclavage moderne & Joël Didier ENGO Consultant-Chroniqueur Politique sur JMTV+

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