D’ethnie Fang-Beti-Boulou, Paul Barthélemy Biya’a Bi Mvondo voit le jour dans un village du Sud, en pleine forêt équatoriale. Selon Wikipédia, son père, « un catéchiste qui voit en lui un futur prêtre et l’oriente d’abord à l’École catholique de Nden, puis aux Séminaires d’Édéa et Akono ». Toujours selon Wikipédia, « Il est recommandé en octobre 1962 par Louis-Paul Aujoulat à Ahmadou Ahidjo, qui le nomme Chargé de mission à la présidence de la République ».

Dans un récent texte à prétention anthropologique, nous lisons : « son père Etienne Mvondo Assam, catéchiste verni et converti, inculture et patenté, prêchait le credo catholique aux fidèles et annonçait souvent à ses heures perdues l’arrivée d’un Grand homme politique qu’est le 2e président de la République du Cameroun : le Nnom Ngii, qui s’éteindra au pouvoir parce qu’ainsi est écrit, selon les écritures insondables, son destin divin ».

D’où vient le Nnom Nguii, ce syntagme nominal attribué au Chef de l’Etat en janvier 2011, lors du Comice agro pastoral d’Ebolowa. Sous la signature du ‘Pr Etoundi Nkoa’ on lit : « C’est Sa Majesté René Effa qui l’a proposé et fait adopter lors des réunions publiques préparatoires à cet événement écrit l’énigmatique signataire de l’original de ce document. « C’était dans l’antre du domicile du professeur Jacques Fame Ndongo au quartier Bastos à Yaoundé. C’est aussi lui, Sa Majesté René Effa, président des chefs traditionnels du Sud-Cameroun et aujourd’hui 2e Vice-président du Conseil Régional du Sud, qui a remis les attributs de ce pouvoir des peuples pahouin au Chef de l’Etat, non sans avoir fait au préalable, l’incantation mythique et mystique des principaux ancêtres de la forêt. Et appelé par le juron (éndan).

« L’ancêtre du Président Paul Biya est : Mfe’e (l’incarnation de la sagesse). Quelle coïncidence. Mfe’e compte 4 lettres comme le nom du chef de l’Etat : Paul et Biya. 4 est un chiffre parfait comme le démontre avec une rare éloquence le professeur Jacques Fame Ndongo dans sa théorie ‘la sémiotique arithmétique’, titre de son récent ouvrage « le phénomène Biya ».

« Nnom Ngii, le syntagme onomastique compte également 4 et 4 lettres. Cette remarquable coïncidence du chiffre parfait 4 (que l’on trouve partout dans la vie et la vue du Président), laisse simplement voir et contempler la construction exceptionnelle de la trajectoire existentielle de Paul Biya. Des exégètes s’accordent à dire que cet homme, ce surhomme, est un réincarné » (sic).

Nous apprenons donc que Nnom Ngii signifie : l’incarnation de la sagesse ancestrale, le dépositaire du savoir endogène et de la puissance séculaire et millénaire des peuples Ekang Nna (Centre – Sud – Est). Le guide suprême de toute la communauté des peuples de la forêt équatoriale (que l’on retrouve au Congo-Brazzaville, au Gabon, en Guinée équatoriale).

« Les Ekang Nna sont des boutures (ou si vous voulez des excroissances, des rameaux, des ramifications), les premiers habitants de la grande forêt équatoriale que l’on retrouve dans 7 pays africains : Cameroun, Gabon, Guinée équatoriale, Congo Brazzaville, Sao Tomé et Principe, Angola, Namibie.

« Les fang comme vous le savez bien sont les peuples primitifs (je préfère – dans cette bisemie – que l’on retienne le sens de premier habitant ou habitant originel et non le sens d’attardé culturel ou civilisationnel, ajoute ‘l’auteur’ : « Encore que la civilisation universelle – européenne, américaine, asiatique, océanienne – est africaine. L’Afrique est le berceau de l’humanité, le dépositaire de l’antériorité de l’homme comme le confirme Cheikh Anta Diop dans ‘Nations Négres et Cultures’.

« Les Ekang Nna sont les bantou. Ils sont au nombre de 25,8 millions d’habitants dans ces 7 pays africains. En remontant le cours de l’histoire de l’humanité qui est notre patrimoine humain, Ekang Naa est une dérivée onomastique de la ville Canaan au Moyen-Orient. Ce fut la terre promise aux enfants d’Israël (les juifs) par Dieu à travers Moïse (Moshe chez les juifs). Nous sommes les descendants de ce peuple de migrations qui va de la vallée sud du Nil pour atteindre le plateau de l’Adamaoua vers le 14e siècle. Les Bamiléké, semi-bantou, descendent de la Basse- Egypte.

« Le Président Paul Biya, égypto-nubien, comme tous les Ekang Naa, se dévoile à partir de l’Adamaoua où se trouvaient ses ancêtres à cette période (vers l’an 1378) de l’histoire de l’humanité. On comprend un peu mieux ses origines ascendantes avec le septentrion. La marche se poursuivra vers le Soudan, le Tchad, le plateau de l’Adamaoua jusqu’à Lembe Yezoum. Cette colonie migratoire, à laquelle se greffent les peuls rencontrés en chemin, va progresser jusqu’à Mvomeka’a où son père Etienne Mvondo Assam, catéchiste verni et converti, inculture et patenté, prêchait le credo catholique aux fidèles et annonçait souvent à ses heures perdues l’arrivée d’un Grand homme politique qu’est le 2e président de la République du Cameroun : le Nnom Ngii, qui s’éteindra au pouvoir parce qu’ainsi est écrit, selon les écritures insondables, son destin divin ».

Ce qui est dit est dit ! Nnom Ngii ne disait-il pas lui-même : « vous les avez tous mis dans la sauce » ? Alors « Ne dure pas au pouvoir qui veut mais qui peut ! »

On peut toutefois s’étonner de la conclusion de ce texte. Quel est le message qu’on a voulu faire passer ? Un ‘frigo nécrologique’ ? Une évidence à la Houphouët Boigny ? S’agit-il toujours de la République en tant que destinataire ou des régions Ekang, en tant que possesseurs ‘ de droit divin’ de la république ?

Autre chose : qui es l’auteur de ce texte ? L’original qui nous est parvenu il y a deux semaines était signé ‘Pr Etoundi Nkoa’, inconnu au bataillon ! Le journal ‘Essingan’ « trihebdomadaire du centre, sud, Est » N° 432 du vendredi 15 janvier 2021 qui a publié ce texte à la UNE, l’a fait signer ‘Jérôme Essian’. Nous sources informent que l’auteur du texte, autant par la forme que le fond, n’est autre que Fame Ndongo habitué à ce genre d’exercice sous le pseudonyme d’Ossoubita d’Ossootol, dont le beau rôle est mis en évidence dans ce texte mystérieux et allusif…

Edouard Kingue

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