Les autorités françaises devraient faire face aux violations des droits humains et aux meurtres dans lesquels elles ont été impliquées, du Cameroun à l’Algérie, a déclaré lundi le porte-parole du parti au pouvoir en Turquie.

L’annonce du président français de commémorer en avril ce qu’il a appelé le « génocide arménien » en appelant à « faire face à l’histoire », n’a pas du tout plu  aux autorités turcs qui s’en sont prises ouvertement à la France et à Macron. « Faire face à l’histoire est essentiel pour la France », a déclaré à la presse Omer Celik à l’issue d’une réunion du comité exécutif central de son parti au pouvoir, le parti Justice et Développement (AK).

«Ce à quoi la France devrait faire face juridiquement, du Cameroun à l’Algérie, ce sont les actes de violation des droits de l’homme et les meurtres commis par les autorités françaises. Ce qui est tragique, ce sont les propos du président français Emmanuel Macron sur le fait de faire face à l’histoire. Faire face à l’histoire doit être un terme qui devrait être utilisé dans un autre sens pour la France », a-t-il déclaré

Faisant référence au tweet de Macron sur le génocide arménien de 1915, Omer Celik déclare que « alors que les crimes commis par les autorités françaises sont évidents, se cacher derrière un terme comme « faire face à l’histoire » est le résultat d’une approche de lobbying de Macron, qui est en pleine tourmente politique ». Il a également averti que la Turquie ne se contenterait pas de condamner cette mesure annoncée par Macron, mais qu’elle aurait également des effets sur les relations bilatérales entre la France et la Turquie. Le porte-parole du parti au pouvoir a ajouté que Macron devrait s’occuper de ses affaires au lieu de vouloir donner des leçons de morale aux autres ; rappelant que Macron est accablé par des mois de manifestations du mouvement gilets jaunes, et tente de se sauver par des allégations dénuées de fondement, au lieu de produire des « politiques astucieuses » pour s’attaquer au problème.

La semaine dernière, Macron a annoncé que le 24 avril serait une journée pour commémorer le « génocide arménien ». La Turquie s’oppose à la présentation de ces incidents en tant que « génocide » mais décrit les événements de 1915 comme une tragédie pour les deux parties. Ankara a proposé à plusieurs reprises la création d’une commission mixte d’historiens de Turquie et d’Arménie, ainsi que d’experts internationaux, pour s’attaquer au problème afin de tirer au claire ce qui s’est passé et de situer les responsabilités ; mais ces études ont été empêchées par les décisions prises par la Cour constitutionnelle arménienne à l’époque qui a refusé d’ouvrir les archives des deux côtés et de permettre aux scientifiques de mener les recherches nécessaires.

 

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