Troisième partie du témoignage de Me Lydienne Yen Eyoum.

…L’ ALIBI
Avocate de l’ Etat du Cameroun contre la Société générale de banque au Cameroun (SGBC) j’ai fait pratiquer par voie judiciaire le 15 juillet 2004 une saisie-attribution de la somme de FCFA 2.155.971.808 au préjudice de la SGBC et après une procédure régulière de contestation devant le JEX ( juge de l’ éxécution), ce dernier a ordonné à la BEAC de reverser ces sommes le 14 décembre 2004. Ces sommes sont donc régulièrement virées dans mon compte par la BEAC, la Banque des Etats de l’ Afrique centrale. Elles appartiennent en partie à l’ Etat car elles représentent les intérêts restant dûs à l’Etat du Cameroun après les 3,6 milliards déjà perçus en 2001. L’autre partie est constituée de divers frais de procédures et dépens distraits à mon profit par la décision immédiatement exécutoire du JEX rendue en 2001, le ministre du Budget le sait, mais il sait aussi que d’autres honoraires qui me sont dûs par le ministère des finances sont en attente d’être arrêtés définitivement.
En exécution de l’instruction du Ministre du Budget Monsieur Henri Engoulou, je transfère la moitié de la somme recouvrée dans le compte du Trésor Public.
La provenance des fonds est donc connue, la BEAC ne pouvant être soupçonnée d’activités terroristes. Pourtant l’ ANIF dresse un rapport secret envoyé au procureur général du Littoral à Douala Monsieur Luc Djodo, (actuel Procureur général de la cour suprême du Cameroun) et conclut que je devrais être poursuivie pour blanchiment d’argent et financement du terrorisme.
C’est l’acte caché, fondateur de toutes les accusations et de toutes les rumeurs contre moi. Seulement ce document n’a jamais été ni public ni contradictoire. C’est donc cette « preuve » du « détournement de deux milliards » en « coaction » avec ABAH ABAH, ENGOULOU et autres.
La partie du public qui n’attend que « du sang » est déjà bien servie avec cette histoire sulfureuse faisant depuis 2005 les UNES de nombreux journaux. Je n’ai pourtant aucun lien personnel avec ces ministres et encore moins ABAH ABAH que je n’ai jamais fréquenté auparavant que nous retrouvons à Kondengui.
C’est à mon sens l’explication de la fameuse « lettre de cachet » du 28 décembre 2009 et signée du Secrétaire Général de la Présidence de la République, l’actuel Garde des sceaux le ministre d’Etat Laurent ESSO, transmettant l’accord du Chef de l’Etat pour mon arrestation et ma mise en détention au ministre de la Justice Amadou Ali.
Voilà comment naît l’ « AFFAIRE Me Lydienne Yen Eyoum », à partir d’une « déclaration de soupçon » initiée par la SGBC qui a été en 1994 l’auteur d’un détournement de la somme de 3,6 milliards appartenant l’ex ONCPB, société d’ Etat en liquidation et qui après 10 ans de procès en 2004 a été plusieurs fois condamnée à les restituer avec des intérêts et des astreintes qui en 2001 portaient déjà la dette à près de 14 milliards.
Une affaire commerciale, pénale en ce qui concerne la partie ETS GORTZOUNIAN devient ainsi cette affaire très compliquée à dessein par les responsables de la SGBC responsables de ce dossier.
Les protagonistes de cet embrouillamini savamment préparé et mis en exécution en 2001 sont : Monsieur Mathurin Doumbe Epée, alors Secrétaire Général de la SBBC, Monsieur André NOA Directeur des affaires juridiques de la SGBC, Monsieur Emmanuel MBIAM avocat au Barreau du Cameroun et député du RDPC, Monsieur Edouard AKAME MFOUMOU ministre de l’économie et des finances.
Monsieur Mathurin Doumbe écrit ceci le 31 octobre 2008 en caractères majuscules à une personnalité qu’il sollicite pour intervenir à la présidence de la république alors qu’il a quitté la SGBC en novembre 2001 pour la Douala Stock Exchange ceci : « Les évènements semblent prendre une tournure prédestinée car il me semble que les bétis veulent laver leur linge en famille. Dans la foulée une lavandière peut bien se noyer ».

En objet : « Comment sauver la soldate Eyoum »
La « lavandière » c’est moi parce que je suis une fille de la côte du littoral, une « sawa » « une fille de l’ eau » comme on dit au Cameroun.
La « soldate » c’est encore moi, et ça me convient parfaitement car j’ai mené le juste combat juridique et judiciaire dans cette affaire et que je l’ai gagné en justice.
Que pour cela il fallait contourner la justice en se servant des hommes politiques.
Mais alors qu’il croyaient avoir tout bien ficelé, voilà que le combat judiciaire doit continuer sans eux. C’est ainsi que la SGBC m’accuse ainsi que le ministre ENGOULOU d’ avoir « déterré » une affaire définitivement « close » et le ministre ABAH ABAH de m’avoir « payé » complaisamment 1milliards d’ honoraires, lui-même s’étant emparé de l’autre moitié viré au trésor public.
Le ministre Akame Mfoumou n’est plus à la tête du Minefi, Mathurin Doumbe est allé à la Douala Stock Exchange mais il a laissé à la SGBC une « boîte de pandore », il doit tout faire pour qu’elle reste fermée …
A suivre

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